Filmer une représentation en direct

Réaliser quelques tests

Tout est dans la planification. Keziah et Cara commencent souvent par réfléchir ensemble à des idées et par créer un plan, avant de chercher des emplacements. « Lorsque nous avons une idée du lieu de tournage, il est beaucoup plus facile de planifier la logistique et d’anticiper l’éclairage », explique Cara.

Vous débutez dans la réalisation de clips musicaux ? Ne laissez pas le manque de ressources vous arrêter. « Pour The Movement, nous avons réalisé des tests dans mon jardin, afin d’évaluer différents éclairages et mouvements, poursuit Cara. Nous avons configuré l’appareil photo de sorte à toujours avoir un mouvement fluide, comme si nous utilisions un stabilisateur, afin d’avoir une idée des déplacements que nous pourrions réaliser lors des prises de vue », explique-t-elle. « Je me tenais au centre du cadre, ou Cara prenait ma place pour que nous puissions toutes les deux montrer ou partager notre point de vue », ajoute Keziah.

Leur préparation a été très utile en Espagne, car elles savaient déjà ce dont elles avaient besoin pour obtenir le résultat souhaité. « Dès le premier test, nous avons réalisé que nous devrions mettre au point une chorégraphie assez complexe [pour l’appareil photo], car si nous nous déplacions simplement autour de l’artiste en un seul mouvement, la vidéo pouvait devenir lassante.

Nos tests dans le jardin ont été bénéfiques, ils nous ont permis de comprendre le rythme de la chanson. Nous savions que nous avions besoin d’intégrer certains éléments pour que la vidéo aille crescendo et éviter qu’elle devienne répétitive, explique Cara. Nos tests nous ont également permis de déterminer la taille approximative du plateau que nous voulions construire en fonction de la taille de mon jardin. »

L’importance du décor

Le duo est très impliqué dans l’ensemble du processus créatif. En Espagne, elles ont utilisé la fluidité d’un tissu bleu clair pour mettre en valeur l’artiste Låpsley et les montagnes en arrière-plan.

Selon Cara : « Les montagnes et le ciel bleu formaient un paysage suffisamment neutre pour que nous puissions créer une scénographie qui se démarque vraiment, sans dénaturer l’environnement qui nous entourait. Nous savions que nous voulions créer une forme que nous pourrions recouvrir de tissu. »

Elles ont opté pour une forme cylindrique qu’elles ont ensuite drapée avec le tissu bleu pour laisser entendre au spectateur que la scène se déroule près de l’océan. Keziah ajoute : « Nous voulions intégrer un élément très fluide qui apporte beaucoup de mouvement. » Si vous en avez le temps, le duo conseille de s’entraîner à réaliser les mouvements.

Rassembler le bon matériel

Avec le Z 8, Cara et Keziah ont l’opportunité de se perfectionner. « Dès que je l’ai sorti de la boîte, j’ai été impressionnée par sa taille. Nous savions que nous allions utiliser un stabilisateur, et nous savions aussi que plus l’appareil serait grand, plus il serait difficile d’installer le stabilisateur et de le maintenir en équilibre, explique Cara. C’est pratique d’avoir un équipement offrant un grand nombre d’options techniques, tout en restant petit et mobile, car personne ne veut porter un immense appareil photo pour des prises de vue continues, ajoute-t-elle. Vous êtes ainsi plus libre dans vos déplacements et obtenez des vidéos plus fluides.

Nous redoutions toutes les deux de devoir faire appel à un assistant-opérateur étant donné la quantité de mouvement prévue dans notre vidéo. Nous savions que nous allions devoir faire un grand nombre de va-et-vient et bouger beaucoup. Le Z 8 s’est révélé conforme à nos attentes, et les changements de mise au point étaient extrêmement fluides. »

La fonctionnalité qui les a le plus impressionnées ? Pour Cara, c’est la cadence de prise de vue. L’appareil peut filmer jusqu’à 8,3K en 60p (au format RAW) et jusqu’à 120p en 4K, ce qui ajoute bien plus de flexibilité. « De plus, l’appareil photo crée automatiquement des fichiers proxy pour pouvoir modifier immédiatement et facilement les vidéos sur un ordinateur. Peu d’appareils photo compacts en sont capables. »

Prendre des photos dans un désert, où se produisent parfois des tempêtes, peut se révéler difficile, mais le verrouillage du capteur du Z 8 empêche le sable et les autres particules de pénétrer dans l’appareil. « Le sable était plus préoccupant que nous l’avions imaginé, mais grâce au verrouillage, nous n’avons pas eu un seul grain dans le capteur d’image », explique Keziah.

Cara adore le fait de pouvoir basculer de la vidéo à la photo d’une simple pression sur un bouton, mais aussi que les réglages vidéo et les réglages photo peuvent être indépendants.

Sans oublier des objectifs adaptés

Le NIKKOR Z 35mm f/1.8 S est l’objectif préféré du duo, car il met les sujets en valeur et sa grande ouverture englobe suffisamment d’éléments de l’arrière-plan.

Elles ont également utilisé le NIKKOR 24mm f/1.4G ED. « Il nous a été très utile, car en Espagne, nous devions travailler à moins de cinq mètres du sujet. Nous avions donc besoin d’un objectif qui nous permette de nous rapprocher suffisamment de Låpsley, tout en nous laissant suffisamment de place, à nous deux et au chef électricien, pour bouger constamment sans nous laisser prendre dans le tissu, et pouvoir voir le paysage environnant. La focale de 24 mm remplissait tous ces critères », conclut Cara.

Contrôler la lumière pour une vidéo plus captivante

À l’aide d’une application, elles ont noté la position du soleil pendant la journée afin d’observer la luminosité disponible et d’éviter les ombres pendant la prise de vue. Le tissu bleu ajouté au décor diffusait la lumière pour adoucir l’éclairage sur l’artiste.

« Notre chef électricien tenait un panneau de polyéthylène en damier, qui renvoyait une partie de la lumière pour combler certaines zones d’ombre. Ainsi, si vous photographiez en extérieur et que le soleil vous pose problème, la meilleure façon de manipuler la lumière est soit de l’adoucir avec une toile de diffusion, soit de la réfléchir en partie afin qu’elle comble simplement les ombres, ce que nous avons fait, dit Cara. Le chef électricien n’a eu qu’à me suivre pour renvoyer la lumière vers l’artiste. Nous ne pouvions pas vraiment diffuser la lumière à cause de certaines restrictions et parce qu’il y avait trop de mouvement ! »

Utiliser un stabilisateur pour plus de créativité

Cara poursuit : « Un stabilisateur donne automatiquement un aspect vraiment cinématographique. Il est facile d’en abuser, la frontière est mince. Son utilisation doit être justifiée, mais il fonctionne particulièrement bien dans les vidéos de représentation, car il est très fluide. De plus, si vous filmez des danseurs, vous pouvez tester des mouvements sans craindre les dérapages ou le bougé d’appareil. »

Si vous ne devez retenir qu’une chose…

« Votre concept et vos idées sont parfois plus importants que les ressources dont vous disposez, déclare Keziah. Vous pouvez créer quelque chose de bien plus prenant en faisant preuve de créativité et en tentant de nouvelles choses. »

Et, comme nous le rappelle Cara : « Si vous n’avez pas d’éclairage, vous pouvez toujours vous servir du soleil ! »