Eugenia Hanganu on street photography, adding life to cityscapes and how to go pro
Dans ce nouvel épisode de notre série « What I’ve learned as » (Ce que mon métier m’a appris), Eugenia Hanganu, photographe de rue, nous offre ses conseils pour créer de superbes paysages urbains, du réveil au petit matin aux façons d’éviter la surexposition
C’est pendant sa première année de doctorat en génie géologique, après avoir été sollicitée pour des séances photo de portrait par ses amis et sa famille, qu’Eugenia Hanganu a compris qu’elle préférait développer sa créativité plutôt qu’étudier les roches. Elle a donc pris la décision difficile d’arrêter ses études en 2019 pour devenir photographe professionnelle, et créé un portfolio sur Instagram accumulant 18 000 abonnés. Son compte l’a aidée à se faire remarquer des voyageurs, blogueurs de voyage et influenceurs qui font régulièrement appel à ses services. Elle s’entretient aujourd’hui avec le Mag Nikon à propos du développement d’un style aux qualités esthétiques constantes et de sa démarche pour passer du statut d’amatrice à celui de professionnelle.
Suivez votre passion
Originaire de Moldavie, Eugenia a brièvement travaillé dans des bureaux à Bucarest où la porte de chaque étage était ornée d’un dicton. Qu’était-il écrit près de son bureau ? « Si vous faites quelque chose que vous aimez, vous ne travaillerez plus jamais. » Cette phrase a touché une corde sensible. Lorsqu’elle a réalisé plus tard que son doctorat en génie géologique à Lisbonne ne la rendait pas heureuse, cela l’a poussée à suivre son cœur.
« J’ai toujours été la photographe de la famille en Moldavie, où j’ai grandi. Lorsque je suis allée étudier à Lisbonne, j’ai réalisé que la géologie ne me passionnait pas », explique-t-elle. « Le fait d’avoir déménagé dans une autre ville avait vraiment éveillé ma créativité. Lisbonne offre de magnifiques paysages urbains, tandis que la côte Atlantique toute proche est tout simplement époustouflante. À l’époque, la photographie était l’un de mes passe-temps favoris. C’est lors d’un voyage aux Açores que j’ai investi dans un Nikon D3300 et que j’ai compris qu’il fallait que je devienne photographe. » La créatrice Nikon a renforcé sa présence sur Instagram en publiant au moins trois photos par semaine, puis a commencé à travailler avec des marques, des influenceurs, des blogueurs de voyage et des voyageurs en général.
« L’essentiel, c’est de préférer la qualité à la quantité », indique Eugenia. « Il faut s’exercer sans relâche pour obtenir de beaux clichés et publier régulièrement. J’ai atteint 18 000 abonnés plutôt rapidement, mais pas assez si l’on compare avec la vitesse à laquelle les Reels d’Instagram donnent ces résultats aujourd’hui. Je ne fais pas de Reels, car mon but n’est pas d’amasser les abonnés ; ce qui me tient à cœur et ce que je veux faire, c’est de la photographie. »
Être flexible, puis se spécialiser
Commencer à faire de la photographie une carrière plutôt qu’un passe-temps est une étape majeure. Avant de se fixer un genre de prédilection, Eugenia recommande de se concentrer sur l’acquisition de compétences. Cela permet non seulement de s’améliorer, mais aussi d’ouvrir la porte à davantage d’opportunités rémunérées. Tout en augmentant sa base d’abonnés sur Instagram et ses opportunités professionnelles du même coup, Eugenia a accepté des missions de photographie de portrait et de produits pour des entreprises.
« Je me suis essayée à plusieurs types de photographie pour gagner ma vie au début de ma carrière. Je réalise aujourd’hui que cela m’a permis de développer mes compétences tout en m’offrant plus de sources de revenus. J’ai toujours mes éclairages, ce qui me permet de travailler en studio si nécessaire. C’est ce qui m’a permis de stabiliser ma situation financière.
Je continue de faire de la photographie de portrait pour des entreprises à Lisbonne, ainsi que pour des visiteurs qui cherchent à faire des photos professionnelles. J’ai un compte Instagram distinct pour cet aspect de mon travail, avec 2000 abonnés. »
Comprendre la lumière, puis ajouter de la vie
« Lorsque je visite une nouvelle ville, je me réveille avant le lever du soleil et je sors au plus vite, car c’est à ce moment-là que la lumière est la plus belle », explique Eugenia. « En général, je me rends dans le centre historique pour essayer de comprendre d’où provient la lumière, puis je recherche les petits instants du quotidien, que j’aime photographier de façon créative. »
« Si je trouve une scène, un cadre qui m’inspire, alors j’attends que quelqu’un entre dans le champ pour donner vie à l’image. Sans cela, je n’obtiendrais qu’une image de carte postale : ce ne sont pas de mauvaises photos en soi, mais j’aime personnellement ajouter un élément vivant. »
Astuce : Ne consultez pas Instagram pour trouver les paysages les plus photogéniques d’une ville, car vos photos ressembleront à celles des autres. Promenez-vous et observez l’environnement pour vous inspirer.
Sublimez vos contre-jours et photos en conditions de faible luminosité avec le Z 8
Le style unique d’Eugenia se reconnaît notamment à l’atmosphère des premières lueurs d’un jour ensoleillé, mais elle aime aussi l’éclairage plus dramatique qu’offre le mauvais temps ou les premiers instants du crépuscule, lorsque la ville s’assombrit et que les lumières de la ville s’allument. Il peut s’avérer délicat d’assurer une bonne mise au point et exposition dans ces conditions. C’est pourquoi elle trouve que son appareil photo hybride Nikon Z 8 est un allié inestimable, tout comme son zoom NIKKOR Z 70-200mm f/2.8 S.
« J’aime photographier en direction de la lumière, mais il faut s’assurer de ne pas trop surexposer l’image », dit-elle. « C’est pour cela que j’opère toujours en mode manuel, pour faire en sorte de conserver les détails dans les blancs. Je photographie au format RAW et je sais que je pourrai toujours corriger les ombres plus tard, au moment des retouches. »
« C’est pourquoi j’aime l’aspect hybride du Z 8 : je peux voir ce que j’obtiens dans le viseur électronique. Je n’ai pas à prendre une photo, puis à vérifier l’image sur l’écran. Je peux voir comment le changement d’exposition affecte la photo en direct. La fonction d’autofocus avec détection des yeux est également essentielle, car elle me permet de regarder au loin pour faire la mise au point, au lieu de devoir d’abord la faire sur une personne, puis recadrer. »
« Les performances en conditions de faible éclairage sont un autre point majeur pour moi. Je n’utilise pas de trépied, mais j’aime travailler avec une faible luminosité, et le Z 8 me permet d’augmenter la sensibilité jusqu’à 2000 ISO sans aucun problème de grain ou de bruit. C’est pour cela que j’aime aussi travailler avec des objectifs qui offrent une grande ouverture. Mes préférés sont les NIKKOR Z 70-200mm f/2.8 S et NIKKOR Z 85mm f/1.8 S, car ils me permettent de cadrer les gens à distance. Je n’aime pas interrompre les gens et leur demander de poser. Je préfère les photographier au naturel dans leur environnement, en restant un peu éloignée. Pour les portraits, j’utilise le plus souvent mon NIKKOR Z 85mm f/1.8 S. Il offre le bon cadrage pour un portrait et si je veux travailler en conditions de faible luminosité, l’ouverture à f/1.8 est vraiment utile. »
Ce que j’ai le plus appris au fil des ans, c’est…
« Il faut rechercher la même beauté dans tous ses clichés. Pour ce faire, on doit s’engager à toujours apprendre et s’exercer », affirme Eugenia. « C’est particulièrement vrai lorsqu’on cherche à trouver notre style de prédilection : sortez tous les matins, tous les midis, tous les après-midi, puis tous les soirs pour composer avec la lumière bleue de la nuit. Revenez sans cesse à vos clichés pour observer vos améliorations et votre évolution vers un style qui vous est propre. Rien ne remplace le travail et la pratique. »
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